En collaboration avec le Mapping Festival, deux projets portés par nos Artistes Associés actif·ve·s dans les arts technologiques et transdisciplinaires sont proposés dans la thématique de cette édition. L’Abri a également accueilli en résidence un projet externe sélectionné par le Mapping Festival, « STELLAR DRIFT », proposé par les artistes lyonnais Gamgie et David-Alexandre Chanel. Les trois créations inédites seront présentées à la suite lors de la soirée du 25 mai.

Le mercredi 25 mai, une soirée de performances permettra au public de découvrir les trois projets inédits !
Programme :
19h30 – Ouverture des portes
20h – GW ORIONIS – concert solaire – Horowitz (FR)
21h – STELLAR DRIFT – rituel audiovisuel – David-Alexandre Chanel (FR) & Gamgie (FR)
22h – TO CLUB – performance – Einzehn (CH)

GW ORIONIS

Se lever pour contempler le lever de Soleil est un mouvement de gratitude. Témoignage du simple fait d’être vivant, du simple faite de tenir debout. Un lever de Soleil n’est rien de plus qu’un phénomène physique, qui se répète, dans notre situation géographique, tous les jours. Pourtant, contempler une aurore par choix est une chance et ce, bien au delà des conditions métérologiques. Car non accessible à tous et toutes. Le lever de Soleil que l’on admire par choix n’est surement pas le même que cette surprise prédictible, si douloureuse parfois, qui nous émerveille ou nous terrasse, lors des nuits infinies. La lumière de l’étoile du jour nous rappelle alors, que nous sommes à contre temps. Il n’est pas non plus le même que celui de l’ouvrier qui se lève dans le noir et qui par l’extinction des néons de l’usine, sait que le jour s’est levé. Celui-là marque surtout l’heure de la pause café entre quatre murs, avec par chance, une fenêtre. Un lever de soleil est propre à chacun et chacune, il n’est pas universel car nous sommes nos propres référentiels. Le projet GW Orionis est avant tout né de la volonté de l’artiste de changer son quotidien en commençant ses journées par une expérience visuelle et méditative. Puis elle se mût rapidement en une profonde source d’inspiration musicale. L’artiste, qui composait alors des requiems pour ses morts, tourne une page dans sa créativité. C’est le début du voyage. GW Orionis est un système hiérarchique d’étoiles triples à séquence pré-principale de type T Tauri. Autrement dit, un système solaire à trois soleils. La recherche d’une planète habitable dans ce système n’est encore qu’une ébauche. Mais il n’est pas question de se sédentariser ici. L’artiste propose un simple aller-retour, quelque part où l’horizon du crépuscule et de l’aurore n’est pas le même qu’ici. Ni un rêve, ni une réalité, c’est ce temps que l’on partage pour un moment. Le présent d’ici, et surtout celui d’ailleurs est incarné par l’artiste et sa musique. Le concert mène progressivement dans un espace de l’imaginaire collectif, ponctué de commémorations de choses qui ne nous sont pas vraiment arrivées, de découvertes que l’on n’a pas vraiment faites, de plaisir que l’on n’a pas vraiment connus. Tout cela que l’on oublie trop souvent, comme un lever de Soleil.

Horowitz est le nom de scène de Romane Chabrol [AA 21-22]. Originaire de la campagne Française, elle part en Suisse pour étudier à la Haute École d’Art et de Design de Genève où elle est diplômée d’un bachelor en peinture puis d’un master en pratiques contemporaines. Durant son cursus elle expérimente différents médiums tel que la performance, la peinture, l’écriture, les installations puis finalement la musique. Lors de sa dernière année d’étude en master, elle écrit un mémoire nommé « Take Off », dans lequel elle développe une pensée philosophique permettant de rejoindre les notions de Kaïros et de climax. Écrivant à propos de la pratique du surf, de l’expérience du deuil ainsi que de la petite mort dans l’écoute musicale, elle propose une réflexion sur la dépossession, sur la liberté suggérée par la perte. Elle est aujourd’hui artiste associée à l’Abri où elle travaille essentiellement sur l’incarnation de sa musique sur scène, cherchant à se rejoindre elle même, étant compositrice et interprète de sa propre musique, de sa propre pensée. Elle vit de façon nomade depuis peu mais elle a toujours été une artiste sauvage. Dans l’ombre de son art elle est généreuse et précise sur le partage de sa pratique.

STELLAR DRIFT est un rituel audiovisuel immersif et cosmique performé en live par Gamgie (Visuels) et David-Alexandre Chanel (guitare et voix). Dans ce spectacle, le public va venir s’immerger pour ressentir un état particulier : le drift. Fruit des expérimentations de David-Alexandre et Gamegie, le drift est un état mental qui ressemble à un doux flottement, une dérive qui nous berce, à mi-chemin entre l’hypnose, la transe ou un voyage psychédélique. Dans l’espace, rien n’est immobile, tout est en mouvement. Le nom scientifique donné à cette constatation est “stellar drift”, la dérive stellaire. Inspiré par ce phénomène et par l’esthétique du cosmos, STELLAR DRIFT guide le spectateur par les images et la musique dans un voyage en lente dérive qui l’emmène dans les profondeurs de l’espace.
Les deux artistes ont bénéficié d’une résidence de 10 jours à L’Abri – Madeleine pour développer leur projet.

David-Alexandre Chanel est un artiste multi-disciplinaire, ingénieur et entrepreneur. David étudie dix ans au conservatoire la musique classique, et réalise un cursus scientifique qui l’amènera à être diplomé en électronique, robotique et architectures informatiques. En 2010, il co-fonde Théoriz crew, puis THÉORIZ studio en 2013. En tant que co-fondateur et directeur créatif du studio Théoriz, David-Alexandre reçoit de multiples prix et distinctions pour son travail artistique en Art numérique et intervient dans différentes conférences et événements internationaux.
Clément Rignault connu sous le pseudonyme de Gamgie est artiste numérique, auteur et aventurier. Il est le cofondateur de la compagnie Augmented Magic qui mélange magie et nouvelles technologies pour créer des spectacles de Magie Augmentée qui tournent partout dans le monde. Il est aussi voyageur et nourrit ses créations de ses explorations. Il est auteur du livre “Je n’ai pas peur de mourir. Juste de ne pas vivre” sortie en 2020 où il raconte ses 2 ans de voyage en sac à dos et en stop à travers l’Amérique.

TO CLUB

Sortir pour être soi-même ou oublier son quotidien, en réinventant les codes d’une société libre et éphémère. Le temps de la fête, vivre l’instant présent, se connecter aux autres et à la musique, laisser la danse nous porter, perdre ou retrouver sa propre identité, découvrir de nouvelles sensations corporelles au travers de la transe collective. Les lieux qui permettent cette évasion ont été pensés comme des espaces libres au-delà des genres, origines et milieux sociaux, où toute personne peut être ce qu’elle est. Au fil du temps, et suivant l’évolution des musiques qui s’y jouent, les clubs se sont vus être réappropriés par les codes du monde extérieur. Un monde qui était jusque-là celui que nous voulions réinventer. To club réinterprète cet espace de liberté, en questionnant ces frontières qui se sont créées au fil du temps, tout en explorant de façon sensorielle et subjective l’expérience de chacun.e dans le monde de la nuit.

Einzehn est un collectif qui crée des projets dans le domaine des arts.

Yann Longchamp [AA 20-21] est designer d’interaction, artiste numérique et DJ. Il conçoit et développe des projets audiovisuels interactifs et performatifs.
Gautier Teuscher [AA 18-19] est musicien et techniscéniste. Il travaille dans le domaine des créations sonores, lumières et scénographiques pour des spectacles de théâtre, de danse et de performance.
Marie Bajenova [AA 20-21] est couturière et costumière. Elle s’interroge sur la place qu’occupe le vêtement dans les arts vivants. Avec le textile comme médium principal, elle s’intéresse à l’interactivité entre le vêtement, son interprète et leur environnement.
Mélissa Guex est danseuse et chorégraphe. Elle jongle entre le monde de la nuit et du théâtre où elle expérimente différentes formes de performances. Elle explore la transformation à travers le costume et investit l’espace Urbain comme terrain de jeux.
Eléa Rochat est designer graphique, éditrice et artiste visuelle. Sa pratique se concentre sur la manipulation et le détournement de la matière visuelle dans la création graphique.

MAPPING FESTIVAL

Le Mapping Festival est organisé par PPING, une association culturelle genevoise à but non lucratif qui compte 35 membres en 2022, dont de nombreux artistes actifs dans son domaine de prédilection. Elle a pour but de promouvoir les arts audiovisuels, technologiques et transdisciplinaires sur la scène artistique romande et de faire rayonner celle-ci à l’international.
PPING organise plusieurs événements par année, en collaborant avec de nombreux partenaires culturels, associations et institutions. Elle a créé le Mapping Festival en 2005, qui se déroule en mai chaque année et présente des expositions, des installations, des performances ainsi que des conférences et des workshops.
Elle invite régulièrement des artistes du monde entier, afin qu’il présentent leurs œuvres à Genève et animent des workshops. Les artistes de la région ainsi que des étudiants issus des écoles d’art sont aussi régulièrement conviés afin de créer des synergies et des rencontres dans le but de se positionner comme une véritable plateforme d’échange et de transmission des savoirs. Des productions, coproductions et résidences sont régulièrement organisées afin d’encourager la création dans le domaine des arts technologiques et transdisciplinaires.
La programmation est toujours pointue mais accessible, afin de toucher un public de plus en plus large, initié ou amateur, tant local qu’international. Les spectateurs et participants sont amenés à découvrir, expérimenter et ressentir des œuvres qui proposent de nouvelles modalités de réception. Avec l’art technologique, le public devient acteur, joueur et instigateur.