Juliette Gampert

performer, installer, danser, ancrer, positionner, décentraliser, reconnecter
ses origines
inventer
ses propres termes
partir, revenir, partir, revenir
genève, kingston, genève, london, genève
ouvrir, réouvrir des conversations familiales
un lien tué qui se reforme
prendre conscience
des ancêtres qui ont vécu le colonialisme et qui dansent
questionner

la validation est toujours au centre
chercher d’autres centres
pour qui
pour quoi
comment
boucler
la boucle
comment éviter le cube blanc comme l’hôpital

dans l’eau de la rivière coulent des énergies
mi-humaines mi-poissons - vivre nulle part
les courants, les différentes identités, les ambivalences
si quelqu’un tente de l’attraper tous les poissons s’en iront
et la rivière s’assèchera
on préserve des connaissances, fugitives, fugitifs, dans des refuges-grottes

retourner sur ce lieu, prendre une photo, regarder l’ancienne photo, se placer
pile sur la photo, regarder l’ancienne-la nouvelle, se fondre dans le passé et le
présent
et le futur

respirer, générer l’intéroception
prendre des espaces, s’auto-soigner
réapprendre son corps - hyper autonomisé

dormir, ne pas en manquer

battre son propre rythme

Juliette Gampert est une artiste performeuse et vidéaste, diplômée d'un Bachelor en Arts Visuels à la HEAD et d'un Master en Fine Art à Goldsmiths à Londres. Sa pratique artistique prend racine dans le dancehall, une culture née des soundsystems jamaïcains, à travers laquelle elle investigue et renoue avec son héritage paternel. Elle s’intéresse aux danses issues de rituels de fertilité et cherche à questionner le regard occidental sur ces danses, en les replaçant dans leur contexte d’origine.
Elle est lauréate des Bourses Déliées Arts Visuels 2019 avec Reconnec, une installation vidéo qui nous emmène au cœur de la scène dancehall de Kingston en Jamaïque. En 2023, elle fonde le Female Dancehall Lab, un concept de rencontres autour de cours et workshops visant également à offrir une plateforme aux danseur·euse·x·s de dancehall en tournée en Europe. Elle a présenté sa performance Des algues pour racines à Hit en 2021 ou plus récemment lors d’Arboretum, au Théâtre de l'Orangerie en juin 2024. Elle cherche actuellement comment amener les cultures dites “populaires” sur les scènes institutionnelles sans en trahir la forme, en résistant aux codes et esthétiques de la scène contemporaine.