Camille Poudret

Camille Poudret, malgré un Bachelor en Lettres – philosophie, anglais et sciences sociales – n’est pas sûre de savoir comment écrire un descriptif de son arrivée dans cet univers culturo-culturel assez spécifique. Ce qui est sûr, c’est qu’elle est capable de chanter comme Wejdene, qu’elle pourrait incarner LA popstar de toute une génération, mais surtout qu’elle n’est qu’une grande clown tragicomique du 21ème siècle, qu’on la croise partout – sur une piste de ski ou au milieu d’un chantier – et que ça pourrait être tout le monde, ta voisine, moi. Même toi.

Ce qu’elle fait touche à l’émerveillement, à la spontanéité de ce qui surgit sans qu’on s’y attende. Et quand on pratique la surprise, on pratique la déroute. Armée d’une naïveté très consciente, elle observe l’absurde, elle s’y réfère, elle souligne souvent la lourdeur de sens de ce qu’elle voit. Elle tente d’emporter les autres dans ses balades observatrices et de transformer le quotidien en une vaste scène de théâtre. Amatrice de l’amateurisme, Camille s’obstine à penser que même les banalités sans nom, quand elles se révèlent, forment un chemin vers quelque chose de meilleur. En réponse à cette vision du quotidien, elle vise une vie de projets, plus qu’un projet de vie, et tient à déconstruire tout ce qui est figé autour d’elle, notamment les arts institutionnalisés. Du coup, elle co-crée et participe à de nombreux projets et associations en tout genre, dans le seul but de ramener sous les projecteurs ce qui est sous-exposé.
Sur son CV (très professionnel), on peut lire qu’elle a co-fondé une troupe de théâtre, qu’elle était assistante étudiante au sein d’une association universitaire tournée vers la réalisation de créations artistiques, qu’elle fait de la musique, du chant et du synthétiseur, qu’elle manie l’auto-tune. On peut lire aussi qu’en 2019, elle co-anime un atelier d’autotune en mixité choisie pour le Festival Les Créatives (dans le cadre de leur Hip-Hop Summer Sisters Week) et qu’elle co-écrit et interprète une performance autotunée dans une tente Quechua pour la fête druidique et wicca, Lughnasadh, le 1er Août lors du Vinaigre Festival 2019, jumeau maléfique de la Fête des Vignerons de Vevey. Camille Poudret assiste la mise en scène de Michel Toman pour la célèbre et populaire Fête du Blé et du Pain d’Echallens en 2018 et découvre le cinéma documentaire lors d’un stage au festival Visions du Réel. Elle semble aussi pratiquer la vidéo, puisqu’elle accompagne en image les concerts du musicien Flammkuch depuis ses débuts, en 2017 – des vidéos concoctées à partir de jeux-vidéos et d’installations. On y apprend également qu’elle co-écrit chaque année, durant le Festival de la Cité à Lausanne, la Gazinette Cendrée, une gazette de l’absurde, qu’elle co-anime en 2016-17 l’émission de radio La Fascicule et enfin, qu’elle bruite et accompagne depuis 2019, à l’aide d’un boitier d’autotune turquoise, des lectures de la comédienne Agathe Hazard Raboud.